La Dauphinoise de Tri est l'un des tous premiers
centres de France par sa capacité de traitement des déchets.
Mais la qualité du tri doit être améliorée.
La reprise de la collecte des déchets par la Métro,
à partir du 1er janvier, devrait jouer en ce sens.
Filiale d'Onyx, La Dauphinoise de Tri (79 salariés)
exploite depuis 1989 le centre de tri de La Tronche, pour le compte
de la Métro. Elle traite les déchets produits par
les habitants des 27 communes de la Métro (400 000 personnes),
ainsi que ceux de quelques communes alentour, soit au total plus
de 500 000 habitants. Cela représente 135 000 tonnes de déchets
par an. La collecte sélective a été instaurée,
en 1996, dans l'agglomération grenobloise, désignée
comme site pilote au niveau national. Chaque habitant effectue un
tri domestique préalable en jetant dans la poubelle verte
les déchets recyclables. “Au fil du temps, la collecte
sélective est devenue de médiocre qualité,
annonce Géraldine Aurora, responsable qualité du centre.
Nous arrivons à un taux de déchets indésirables
dans la poubelle verte de plus de 50 %. Les raisons ? Le manque
d'information et de civisme de la population.” Il faut
savoir que 35 à 40 % des déchets issus des poubelles
“je trie” peuvent être valorisés au sein
de filières adaptées (acier, papier…). Tous
les autres déchets finissent dans l'usine d'incinération
exploitée par la Compagnie de chauffage ou bien, pour les
déchets fermentescibles, dans le centre de compostage. “La
baisse de la qualité du tri en amont empêche tout rattrapage
par la suite, reprend Géraldine Aurora, car pour des raisons
d'hygiène, nous ne pouvons récupérer
les déchets recyclables jetés dans la poubelle grise.
Quant aux matériaux qui n'ont rien à faire dans
la poubelle du tri, ils perturbent le fonctionnement des machines
et rendent difficiles les conditions de travail des employés
du tri manuel.” La Dauphinoise de Tri estime “qu'un
taux de 25 % d'indésirables dans la poubelle verte
serait déjà plus qu'honorable”.
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Si le traitement, à la charge des mairies, a été
confié depuis longtemps à la Métro, la collecte
continuait d'être assurée par les communes. A
partir du 1er janvier prochain, la Métro va prendre en main
cette étape. “Nous profiterons de ce regroupement pour
harmoniser la collecte et améliorer le recyclage, explique
la Métro. Un tri de qualité devrait s'établir
à 30 % de déchets indésirables dans la poubelle
verte.” La Métro annonce un budget d'investissement
pour la collecte de 5,5 M€, correspondant au remplacement des
bacs, aux travaux divers, à l'outillage, le budget
de fonctionnement s'élevant à 16 M€. L'amélioration
de la qualité du tri passe aussi par une meilleure communication
et sensibilisation de la population dès le plus jeune âge.
Depuis la rentrée 2004, les messagers du tri poursuivent
leur mission en animant des ateliers en milieu scolaire. Après
la reprise de la collecte, un autre grand projet attend la communauté
d'agglomération : la mise aux normes du traitement
des fumées de l’usine d’incinération (budget
: 16,5 M€). La Métro a déjà annoncé
vouloir “aller plus loin que les seuils de rejet autorisés
par la directive européenne”.
Fabienne Combier |