Comment, avec tout ce que l'on sait aujourd'hui, peut-on préconiser
l'augmentation du "traitement thermique" comme solution
au problème des déchets ?
Dans le domaine du traitement des déchets, la France est
à la traîne, comparée à ses voisins européens
et à bien d'autres pays dits développés (ex.
l'Australie).
Nous ne pouvons plus ignorer les problèmes de santé
publique liés au traitement thermique des déchets
(autrement dit à l'incinération) et mis en évidence
par un certain nombre d'études récentes (cf. par exemple
l'étude de la DRIRE, du 22 juin dernier, transmise aux services
de la DDASS).
Le Plan ici présenté ne permet pas de répondre
à l'article L541 du code de l'environnement, puisqu'il retient
comme solution essentielle l'incinération, les décharges,
avec, dans certains cas, l'expansion et/ou l'augmentation des usines
d'incinération.
Trois arguments majeurs nous conduisent à remettre ce plan
en question :
I. Nous savons aujourd'hui que même les usines "nouvelle
génération" émettront toujours des matières
toxiques, dangereuses pour notre santé. Les sociétés
qui les fournissent poussent à promouvoir ce procédé
et les enjeux financiers sont considérables. Ceux-ci ne doivent,
en aucun cas, primer sur la santé publique et environnementale.
II. Des norias de camions transportent des ordures émanant
de communes éloignées, acheminées pour rentabiliser
les incinérateurs. Cela entraîne :
- une surexploitation et l'usure prématurée des
fours, un accroissement des rejets toxiques pour les riverains,
la flore et la faune (les riverains subissent un accroissement
de pollution pour rentabiliser les fours !
- des nuisances liées au transport
- le coût des transports répercuté sur l'ensemble
des ménages.
III. Les résidus de mâchefer, utilisés dans
la construction des autoroutes, polluent les sols et les nappes
phréatiques. |
C’est pourquoi nous demandons que les politiques
publiques abordent la question du traitement des déchets
avec d’autres priorités.
1. Le tri et la réduction des déchets à
la source :
- favoriser le tri sélectif à l'aide de poubelles
très différenciées comportant des pictogrammes
explicites
- favoriser la pesée individuelle (mettre une "puce"
sur une poubelle ce n'est pas compliqué !)
- former les personnels communaux et ceux chargés de l'enlèvement
des ordures ménagères
- développer les solutions alternatives : collecte des
déchets à compost dans les zones non résidentielles
et non rurales (ex. les immeubles), etc...
- favoriser davantage le compostage
- faciliter le dépôt des produits toxiques et polluants
(peintures, solvants, …) dans des lieux appropriés
et accessibles.
2. L'information du public sur la nécessité de ce
tri et sur l'urgence vitale de la réduction des déchets,
grâce à :
- une communication adaptée et renouvelée périodiquement
- des actions menées dans les écoles par des animateurs
formés.
3. Qui paye quoi et pourquoi ?
La taxe d'enlèvement des ordures ménagères
adossée à la taxe d’habitation est actuellement
injuste et ne favorise pas la diminution des déchets à
la source : il faut trouver un juste rapport entre production des
déchets et taxation. La pesée individuelle nous semble
le moyen le plus efficace à promouvoir en priorité
car l’appel au porte-monnaie peut compenser momentanément
un défaut de conscience citoyenne et écologique !
En conclusion
En France, des groupements de communes ont fait des efforts importants
et avec des résultats conséquents en matière
de tri, de réduction des déchets et de traitement
des ordures : pourquoi pas nous ?
Des actions comme celles que nous réclamons ont été
mises en place tant en milieu rural qu'au sein des villes. Qui peut
encore affirmer que cela est impossible ? |