Le projet de P.D.U., Plan de Déplacement Urbain, soumis
à enquête publique auprès de la population de
l'agglomération grenobloise, énonce des principes
et des objectifs intéressants comme diminuer le trafic automobile
et ses nuisances et, pour cela, développer les transports
collectifs dans et hors de l'agglomération et favoriser
l'usage du vélo pour les déplacements de proximité.
Mais un plan ne se juge pas seulement aux principes et objectifs
annoncés, il doit aussi être jugé au vu des
mesures concrètes qu'il préconise. Or, le projet
de Rocade Nord qui apparaît à la fin de ce P.D.U. est
en contradiction flagrante avec ses objectifs.
Un projet inutile
Toutes les expériences similaires de grandes infrastructures
routières dans les agglomérations urbaines montrent
qu'une nouvelle voie autoroutière incite à des
circulations automobiles supplémentaires. Les services de
la D.D.E. ont d'ailleurs annoncé que cette rocade serait
rapidement saturée. Faudra-t-il alors en réaliser
une autre au-dessous ou plus loin du centre et encore plus onéreuse
?
D'autant que les services du Conseil général
de l'Isère, instigateur du projet, annoncent officiellement
au cours de réunions d'information publiques, que le
trafic de transit entre l'amont et l'aval de Grenoble
ne représente que 4 % du trafic observé et que les
camions resteront sur la rocade Sud. Ce projet ne diminuera donc
pas les embouteillages quotidiens aux entrées de Grenoble.
Un projet nocif
Depuis les améliorations apportées aux combustions
industrielles et aux chauffages domestiques, la circulation automobile
est devenue la première source de pollution dans le site
de vallées et de cuvette de l'agglomération
de Grenoble. Or, il est reconnu que cette voie autoroutière
supplémentaire augmentera les circulations automobiles et
donc les pollutions qui en résultent, en contradiction avec
la loi sur l'air.
Pire en ce qui concerne l'hôpital, le quartier de la
Grande Tronche et le quartier de l'Ile Verte à Grenoble.
Par mesure de sécurité et pour éviter les risques
d'accumulation des gaz d'échappement dans les
tunnels, on dilue à l'aide de ventilateurs puissants
l'air à l'intérieur des tunnels, ce qui
rend impossible de le filtrer. La sortie du tunnel de cet air pollué,
côté La Tronche, se fera dans une zone urbaine dense.
Rappelons, enfin, que le C.H.U sera ceinturé au Sud par un
réseau autoroutier qui le contournera étroitement,
d'où des nuisances sonores et des pollutions importantes
au pied même du principal Centre hospitalier de Grenoble et
du nouveau et important Centre de la mère et de l'enfant
en aval du C.H.U..
Un gaspillage financier
A l'expérience, tous les grands projets routiers voient leur
coût augmenter considérablement entre le moment où
la décision de réalisation est prise et la fin des travaux.
Le montant des travaux se situera entre les 600 millions d'euros annoncés
et un milliard d'euros. L'apport d'un péage ne pourra être
que partiel.
En conséquence, ce projet absorberait des fonds importants
que les collectivités locales, Conseil général
et Metro, ne pourront consacrer au développement des transports
en commun ferrés, trains et tram de banlieue qui seuls permettraient
de diminuer les bouchons de circulation aux entrées de Grenoble
aux heures de pointe et qui seuls permettraient de faciliter l'accès
de tous à l'agglomération grenobloise.
Pour toutes ces raisons l'Association Ecologie et Démocratie
à La Tronche demande que ce projet de P.D.U. soit modifié,
de façon à atteindre effectivement les objectifs énoncés
en tête du projet, en supprimant ce projet de rocade Nord
inutile, nocif et ruineux et en décidant de consacrer tous
les fonds publics disponibles au développement des trams
de banlieue, des réseaux de trolleybus et de bus en site
propre, et au maillage de toutes les banlieues en pistes cyclables.
Pour l'Association, le Président,
François LALANDE
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